Un hiver mordant approchait. Il était facile de le ressentir, il serait rude et ces idioties de guerres n'étaient certainement pas terminés. Il était facile de sentir cela aussi. En plus des guerres stupides il fallait à présent assumer l'hiver glaciale qui s'annonçait, un hiver comme on en avait pas vu depuis des années très probablement. Les chevaux le ressentaient, les animaux ressentaient bien plus de choses que la plupart des humains, nains et même des elfes. Et les chevaux commençaient à ressentir eux aussi le froid qui s'immisçait dans les écuries. C'est là qu'était Lorior encore loin de se douter qu'on viendrait de si tôt le quérir pour une nouvelle mission. Il aurait encore moins pensé à ce que ce soit une humaine qui s'en occupe, deux humains pour le prix d'un. Voilà que la dame se permettait même de toucher à son cheval, tenait-elle à ses mains ? Il fallait croire que non. Il faisait le tour pour faire face à ses deux humains, passant ses mains dans le dos, il se faisait presque un malin plaisir de les regarder du haut de ses deux mètres, pour finalement écouter ce qu'elle avait à dire.

Il tendait une main en jaugeant les deux humains, ils avaient l'air de son côté certes mais les humains n'étaient pas ceux en qui il avait le plus confiance - chose qui semblait mutuelle et qu'ils semblaient bien lui rendre. Au moins ils partiraient sur les même bases. Il regardait d'ailleurs l'homme à côté. Il haussait un de ses épais sourcil avant de lui parler.

     

     

     

Lorior regardait tout cela d'un certain oeil, il n'était pas si irréfléchis que les humains ci-présent, il préférait penser dans son coin et tout remettre en ordre dans sa tête que discuter avec les autres pour trouver une logique à tout ça. Les humains avaient leur façon de penser, il avait la sienne. Foncer dans le tas et tirer des conclusions sans vraiment réfléchir à tout ce qu'il y avait et ce que ça imposait... Ca ne faisait pas non plus parti de son mode de réflexion... Mais l'humaine semblait encore partie dans un de ces combat solo. Il levait les yeux au ciel, il lui aurait bien dit qu'ils ne faisaient que la suivre pour au final se tromper encore et encore, autant partir en solo pour trouver qui était visé que suivre encore un jugement hâtif.

Décidément, il ne les comprendrait jamais. Etait-elle idiote ou était-ce une blague ? La revoilà à courir on ne sait où pour sauver quelqu'un qui si ça se trouve, ne risquait rien. Il avait mieux à faire : aller voir ses nouvelles troupes et donner les ordres, mais il s'agissait tout de même de son supérieur, un possible "ami", s'il était la vraie personne visée il ne se pardonnerait pas de ne pas avoir suivi l'humaine. Il pesait le pour et le contre, ne prenait pas attention à l'avis de l'autre humain, se fichant bien de savoir s'il suivrait ou non. Et plus calmement que l'humaine, il se rendait au même endroit. Il retenait aussi un assez fracassant "vous pensez Elendil assez idiot pour ne pas savoir se défendre ?!" mais autant se retenir, et puis, l'envie de parler n'était finalement pas si pressante même s'il le pensait fort. Il la suivait donc vers le lieu où se tenait le conseil, sans pour autant dégainer ses épées, si danger il y avait il dégainerait assez vite, et s'il n'y avait aucun danger au moins il n'aurait pas l'air ridicule avec ses épées en mains pour rien.

Il réfléchissait juste à pourquoi ce serait Elendil plutôt qu'un autre, empêcher l'Alliance de devenir assez forte pour détruire les autres une bonne fois pour toute ? Une tête haut placée à couper ? Il en repousserait d'autres, avec toujours cette rage, plus puissante à chaque fois. Ce serait causer leur propre perte alors à quoi bon ? Hm... La question se posait encore. Mais peut-être auraient-ils bientôt les réponses à leur questions, cette histoire était plus proche de la fin que du début, c'était une évidence, elle toucherait à sa fin sous peu, peut-être derrière ses portes, peut-être dans quelque jours ou mois. Il fallait rester confiant et ne pas baisser les bras, il fallait garder la tête haute. Il regardait de haut l'humaine à côté de lui, elle avait plutôt intérêt à ne pas se tromper - et qu'il ne se soit encore rien passer, car il était déjà fort las et ne tarderait pas à partir de son côté plutôt que suivre des idées farfelus qui ne menaient à rien. Ah, ce humains, toujours trop fougueux, pas assez réfléchis, toujours trop dans l'action plutôt que la réflexion, c'était fatiguant.